Abu Jani-Sandeep Khosla : les D&G Indiens

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Abu Jani-Sandeep Khosla : les D&G Indiens

Invitée sur un défilé privé, j’ai pu découvrir la collection du créateur indien @Sandeep Khosla , le styliste des stars Bollywood et Hollywood ,qui se bat pour imposer une autre forme de masculinité

Extravagant et luxueux: ces deux mots pourraient résumer le travail du designer Indien Sandeep Khosla et de son partenaire, en affaires comme en amour, depuis 33 ans Abu Jani. Cela pourrait si ce n’était pas aussi réducteur.

Ils sont bâti leur réputation locale et mondiale en transformant les codes de la société. Des costumes traditionnels aux coupes européennes, ils s’approprient la forme et les finitions en y rajoutant cette pincée de rêve et de d’embellissements glamour complexes colorés typiquement Indien. Devenu ainsi un chef d’œuvre, le vêtement parle des rites et inspirations, certes propre à leur région d’origine, mais qui transmettent un message qui parle à tous.

Janhvi Kapoor dans une création d’Abu Jani Sandeep Khosla

Briseurs de préjugés.

La route de ce duo créatif n’aurait pas pu être plus différente.

Pour Sandeep, la vie, en tous cas la vie matérielle, a été facile. Issu d’un milieu social privilégié de Kapurthala, il a suivi le parcours classique de tout enfant de bonne famille. Etudes à l’école de garçons Welham avant d’aller à celle de Doon, puis les premiers pas dans le monde de la monde avec des difficultés à travailler et s’imposer dans le monde de la fabrication du cuir. Déménagement à Mumbai, le perfectionnement, la certitude d’avoir trouvé sa voie. L’acceptation de soi en dépit des préjugés, puis la rencontre avec celui qui va changer sa vie. Former un partenariat extraordinaire, poser les jalons du succès, et recevoir de la reconnaissance et la célébrité à de l’audace et un talent flamboyant.

Pour Abu, l’histoire commence au sein d’une famille bohra traditionnelle et traditionaliste, des soucis de scolarité en raison de son manque de concentration, son hyperactivité, mais surtout d’une dyslexie importante. Manque de confiance en soi, chaque jour étant une lutte contre soi-même, contre les autres, la rencontre avec Sandeep, l’apaisement, sa compréhension innée de la beauté de Mumbai et sa diversité. L’histoire au gré des conquêtes et des défaites a marqué l’histoire visuelle, artisanale et culturelle de la ville – les Anglo-Indiens, Parsees, Khojas, Gujaratis, Musulmans ce qu’ils ont apporté à la conception est sans précédent. Entente. Collaboration, travailler ensemble, à bras le corps, Coeur à Coeur, main dans la main, gravir les marches vers un succès sans pareil.

Pour moi, ils sont les Dolce & Gabbana de l’Asie

Mannequins montrant les créations des créateurs Abu Jani & Sandeep Khosla lors de l’ouverture de leur magasin à Mumbai.

Cette collection présentée à Monaco en défilé privé, a eu le mérite de poser une question intéressante quant à notre regard sur la société. Et les représentations actuelles sur la masculinité et le message que l’on souhaite faire passer quant aux normes imposées par les médias, la société. Sont-elles finalement suffisamment constructives ou alors sont-elles devenues étouffantes et confuses ?

Se servant de leurs formations en tant que tailleurs classiques, qui leur a enseigné à savoir modeler les vêtements de manière idéale sur la physionomie du mannequin. Ils appliquent ce principe sur chaque vêtement : qu’ils conçoivent un costume classique ou un ensemble traditionnel.

L’idée derrière cette collection part du principe que nous sommes de toutes façons génétiquement un mélange de chromosomes masculins et féminins.
Un point de vue intéressant visant à faire changer les mentalités et redéfinir le terme. « masculinité ». Qu’est ce qu’être un homme aujourd’hui ? Qu’est ce que cela signifie ?

Un mot stupide selon lui, qui souhaite à travers ses créations offrir au public une nouvelle perspective sur le sujet, et la façon dont la société peut-être perçue

Mot stupide , dixit Sandeep. Peut-être pas. Après tout qu’on le veuille ou non, cette identité, ce chromosome est inscrit dans notre ADN depuis des millénaires garantissant ainsi la survie de l’espèce humaine.

En revanche , ce sur quoi nous pourrions réfléchir est de donner une nouvelle signification du mot humain et surtout trouver de nouvelles façons de communiquer les uns envers les autres. La vie , je ne vous l’apprend pas,, est difficile mais trop de personnes , par préjugés, dépit, colère, frustration , jalousie, sont là pour émettre des critiques visant à détruire mentalement, au lieu de transformer cette négativité en message positive.

Notre monde moderne inculque à un garçon, de ne pas pleurer, de ne pas être sensible, d’être macho. Et toutes les « qualités » trouvés chez les hommes sont perçues comme négatives dès qu’elles sont appliquées à une femme.

Mais la société change devient de plus en plus violente, fermée et prompte au jugement. Et personne n’est épargné. Les hommes ont peut-être même plus de difficultés que les femmes à trouver leurs places et se définir de nouveaux codes pour eux-mêmes à se trouver de nouveaux leaders pour les représenter et être présents au face au grand public. D’où le besoin de trouver une nouvelle forme de communication, qui selon moi ne passera que par un mot: positivité.

les garçons ont besoin de positivité et de liberté de penser, de se confronter à eux-même pour découvrir qui ils sont. 
Besoin d'être acceptés,écoutés, soutenus et de sentir qu'ils ne sont pas les seuls à vivre telle ou telle situation.
les garçons ne sont pas en soi des violeurs, des agresseurs, des oppresseurs, etc. simplement parce qu'ils sont des hommes.

Je le disais une collection ambitieuse qui questionne et assène que cela ne rend moins homme ou signifie que l'on soit faible du tout si l'on accepte sa part de féminité.
 Qu'importe les discours des médias, forgez votre propre route. 
Restez fidèles à vous mêmes,entourez- vous  de personnes bonnes et inspirantes dans votre vie. 
Vous méritez le meilleur. Continuez à avancer et restez forts. 
Vous verrez: tout ira bien