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Paroles à l’Oeuvre- Rencontre avec Danielle Choukroun.

Danielle Choukroun artiste peintre et sculptrice

Danielle Choukroun artiste peintre et sculptrice

Présentation de l’artiste

Danielle Choukroun : La passion incarnée

Dans le labyrinthe créatif de Belleville, certains artistes marquent leur territoire par leur présence singulière. Danielle Choukroun fait partie de ces personnalités rares qui transforment chaque rencontre en moment d’art. Peintre et plasticienne reconnue, lauréate du Grand Prix de l’Académie de Port-Royal en 1982, elle elle peint depuis des décennies avec une maîtrise qui force l’admiration.

Son atelier bellevillois résonne de cette énergie particulière que dégagent les créateurs authentiques. Entre ses toiles aux couleurs généreuses et ses explorations sculpturales récentes, Danielle incarne cette « folie » de peindre dont parlent ceux qui la côtoient. Pédagogue accomplie, elle partage également sa passion avec adultes et enfants, perpétuant cette transmission si chère aux artistes de sa génération.

C’est avec une immense fierté que nous inaugurons notre série « Paroles à l’Œuvre » avec cette artiste exceptionnelle, complice de plus de vingt années de découvertes artistiques communes.

10 Questions pour Danielle Choukroun – « Paroles à l’Œuvre »

1. La « folie » de peindre

Danielle, on dit de toi que tu as une certaine « folie » de peindre, une générosité absolue dans ton approche artistique. Comment cette émotion brute se transforme-t-elle sur la toile ? Y a-t-il un moment précis où tu sens que la peinture « t’assimile » plutôt que l’inverse ?

D.C.: Oui c’est ce qu’il a été dit de moi, il y a 43 ans de cela.

Je dis plutôt la passion de peindre, la nécessité de peindre.

Un amour profond de la peinture.

La peinture est aussi le langage, des émotions.

La peinture ne m’assimile pas, je n’assimile pas la peinture, il y a une erreur de compréhension.

Ma recherche est essentiellement picturale :

la tâche, la ligne, le rythme, les plans, la couleur. Le sujet représenté est dépassé, secondaire, la peinture l’assimile.

Les émotions se traduisent sur la toile par la puissance, l’intensité de la couleur, son harmonie, par l’écriture graphique, les émotions passent sur la toile à mon insu.

2. 1982 : L’année qui a tout changé

Le Grand Prix de l’Académie de Port-Royal en 1982 a marqué un tournant dans ta carrière. Mais au-delà de cette reconnaissance, qu’est-ce qui s’est réellement passé cette année-là dans ton rapport à l’art ? Comment cette récompense a-t-elle influencé ta « recherche picturale » ?

D.C.: Le prix Port Royal, le prix Chardin, en effet au-delà de la reconnaissance, il y a eu la prise de conscience de ma place de peintre dans la société, J’ai beaucoup exposé les années qui ont suivies cette récompense. J’ai transmis mon art dans les ateliers de différentes municipalités.

Ma recherche picturale n’a pas changé, elle s’est affirmée à travers mes thèmes récurrents comme la musique, le mouvement……

Ce sont aussi des tranches de vie qui s’expriment ; dans les années 90 ma peinture s’est compliquée et j’ai eu cœur d’aller vers une simplification.

3. Belleville, ton laboratoire créatif

Depuis des décennies, tu évolues dans le quartier de Belleville. Comment ce territoire, avec ses transformations urbaines et sociales, nourrit-il ta palette ? Belleville t’inspire-t-elle différemment selon les saisons de ta vie d’artiste ?

D.C.: Belleville quartier anciennement populaire. OUI Belleville avec son foisonnement des différentes cultures, lieu qui reste en perpétuel transformation contribue à mon travail artistique où le vivant, le mouvement sont d’une importance capitale dans mes œuvres

4. Entre figuration et abstraction : l’équilibriste

Tes œuvres naviguent à la limite de la figuration et de l’abstraction. Comment gères-tu cette tension permanente ? Y a-t-il des jours où tu penches plus vers l’un ou l’autre, et qu’est-ce qui détermine ce choix ?

D.C.: Cela n’a jamais été une préoccupation pour moi.

Je peins des moments vus, vécus, je dessine beaucoup sur le vif.

Comme je l’ai dit précédemment, ma préoccupation est essentiellement picturale, le sujet est dépassé ce qui peut amener à une peinture plus ou moins figurative.

5. La transmission : de l’atelier aux cours

Tu donnes des cours aux adultes et aux enfants. Comment passes-tu de ton univers créatif personnel à celui de la pédagogie ? Qu’apprennent-ils de toi, mais surtout, qu’apprends-tu d’eux en retour ?

D.C.: Je reçois des élèves dans mon atelier, lorsqu’ils sont présents, je suis entièrement avec eux.

Ils apprennent à voir avec leurs yeux au-delà de tout a priori. Ils découvrent le dessin, à intégrer des constructions afin de s’y appuyer et s’en libérer. Ils pratiquent la peinture avec ses différents medium (à l’huile, gouache, acrylique, aquarelle…) Je pense leur transmettre au-delà du métier, une curiosité, un amour de peindre. Ils trouvent pour certains leur propre écriture.

En retour, leurs hésitations, leur fraicheur, la découverte de leur propre langage m’apporte beaucoup. Lorsqu’ils partent, je suis à nouveau dans ma recherche personnelle.

Danielle Choukroun entre peinture et sculpture: une funambule de la création.

6. La couleur comme langage

Ta palette riche en couleur est ta signature. Si tes couleurs pouvaient parler, que diraient-elles sur ton état d’esprit du moment ? As-tu des couleurs « interdites » ou au contraire des couleurs refuge ?

D.C.: La couleur a un pouvoir, elle exprime des émotions, le dessin de la tâche de couleur contribue impérativement à cela. C’est certain que pour moi la peinture est couleur, le noir, le blanc aussi. En posant la tâche de couleur sur la toile, l’émotion exprimée, m’est retournée, C’est aussi un dialogue. Je n’ai pas de couleurs interdites, ni de couleur refuge.

7. De la toile à la sculpture : l’aventure 3D

Ton exploration de la troisième dimension représente un défi artistique majeur. Comment ton geste pictural s’adapte-t-il à la sculpture ? Ressens-tu la même « exigence absolue » dans ces deux pratiques ?

D.C.: La sculpture est un domaine assez vaste, suivant les matériaux employés les préoccupations vont être différentes, (confrontation à la loi de la pesanteur).

En peinture, nous sommes sur la gestion d’un plan. La représentation d’une ligne dans l’espace c’est autre chose, les gestes sont différents.

J’ai la même exigence absolue dans la pratique dans la sculpture que dans la peinture

On est toujours soi-même.

8. Lithographie et gravure : le retour aux sources

Ton récent intérêt pour les techniques traditionnelles de reproduction surprend après tant d’années de peinture libre. Qu’est-ce qui t’a poussée vers ces contraintes techniques ? Y trouves-tu une nouvelle forme de liberté ?

D.C.: Il est important pour moi de découvrir d’autres médium.

La gravure c’est un peu le « yoga du peintre ». Elle amène de grandes surprises.

Les contraintes de ces techniques ouvrent en effet sur une nouvelle forme de liberté. Sans contrainte il n’y a pas de liberté.

9. Le regard intérieur

On dit que tes yeux sont le chemin des émotions que tu accueilles. Si tu devais peindre ton propre regard aujourd’hui, après toutes ces années de création, quelles couleurs utiliserais-tu et pourquoi ?

D.C.: C’est très difficile de répondre à cette question, les couleurs expriment les émotions du moment.

Il est évident que je suis attirée par les couleurs lumineuses qu’elles soient dans les harmonies bleues, jaunes, rouges.

10. Partager votre univers

Pour nos lecteurs qui souhaiteraient découvrir tes œuvres ou suivre ton actualité artistique, peux-tu nous communiquer tes coordonnées ? As-tu un atelier ouvert au public, un site internet, ou des expositions à venir ?

D.C.: J’ai en effet un site : http://danielle.choukroun.free.fr

Il est possible également de taper Danielle Choukroun sur internet, j’y suis sur différents sites

On peut me trouver aussi sur Facebook et Instagram.

Mon atelier est situé 20, rue de la Villette PARIS 19.

Atelier de Danielle Choukroun.¨ Copyright Danielle Choukroun

Mon courriel est : danielle.choukroun@free.fr

Il y a 3 vitrines où le public peut découvrir mon art et prendre rendez-vous par téléphone ou par mail ou frapper à la porte.

Je participerai au moi de février au « Salon du dessin et de la peinture à l’eau » dans le cadre d’Art en Capital au Grand Palais.

J’ouvre régulièrement mon atelier aux « journées Portes Ouvertes des AAB »

J’œuvre à l’élaboration d’une rétrospective de mon œuvre.

Conclusion- Pensées d’Angénic

Danielle Choukroun nous offre bien plus qu’un simple témoignage d’artiste : elle nous livre les clés d’une passion qui ne s’éteint jamais. À travers ses réponses, nous découvrons une créatrice qui a su préserver cette flamme essentielle tout en évoluant constamment dans sa pratique.

Son parcours illustre parfaitement cette alchimie particulière qui transforme l’inspiration en œuvre d’art. Entre tradition et modernité, technique maîtrisée et spontanéité créatrice, Danielle trace un chemin unique dans le paysage artistique parisien.

Cette première rencontre de notre série « Paroles à l’Œuvre » nous rappelle pourquoi l’art demeure essentiel : il révèle l’humain dans sa dimension la plus authentique.

Et vous, chers lecteurs, n’hésitez pas à partager vos impressions sur cet entretien ! Quelle question auriez-vous aimé poser à Danielle ? Laissez vos commentaires ci-dessous et dites-nous quel artiste vous aimeriez voir figurer dans notre prochaine « Paroles à l’Œuvre » !

Rendez-vous prochainement pour découvrir un nouvel artiste dans « Paroles à l’Œuvre » !

Liens et sources

Pour découvrir l’univers de Danielle Choukroun :

Références artistiques :

Article rédigé dans le cadre de la série « Paroles à l’Œuvre » sur Thoughts of Angénic

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