La Fashion Week est une semaine dédiée à la mode, durant laquelle créateurs et maisons de couture présentent leurs nouvelles collections de prêt-à-porter lors de défilés. A noter que la fashion week a lieu deux fois par an : la collection hiver est présentée en février-mars, celle d’été en septembre-octobre. Quatre capitales accueillent la Fashion Week pendant quatre semaines consécutives, toujours dans le même ordre : New York ouvre le bal, Londres vient en deuxième, suivi de Milan et enfin Paris.
Comme toujours à contre-saison, le mois de septembre a vu mannequins et maisons de couture présenter leurs collections pour la prochaine saison estivale. En revanche, au début de l’année prochaine, entre janvier et février, sortiront les collections pour l’hiver suivant. Avant d’aborder mes défilés et collections préférés, quelques rappels importants, pour ne pas se perdre dans les tendances du monde de la mode.
Quelle est la différence entre les défilés haute couture et prêt-à-porter ?
Il y a des défilés de prêt-à-porter et des défilés de haute couture. A noter que Paris est la seule ville qui présente des défilés « haute couture » en fonction d’un calendrier bien défini. Mais là encore, cela peut fluctue en fonction des envies de la maison, comme l’a montré Valentino lors du défilé organisé à Rome pour la collection Automne-Hiver 2022/2023. Comme son nom l’indique, le prêt-à-porter s’utilise immédiatement, à quelques détails près. Ainsi, on retrouve bon nombre des pièces des défilés de prêt-à-porter 6 mois plus tard en boutique. suivi
Cependant, de nombreux créateurs suivent le concept « Voir maintenant, acheter maintenant ». Les collections sont immédiatement présentées sur les podiums pour attirer un grand nombre de clients. D’autre part, la Haute Couture n’est pas toujours commerciale. Destiné à une clientèle exclusive (quelques centaines dans le monde comme la businesswoman Christine Chiu par exemple ), il sert de vitrine et de terrain de jeu aux couturiers. Si la Fashion Week est habituellement réservée aux grandes maisons de luxe comme Chanel, Dior et Louis Vuitton, il n’est pas rare de voir des créateurs moins connus profiter de la Fashion Week pour organiser leurs présentations aux côtés des grands.
Mes défilés préférés de la saison
The Row par Mary-Kate et Ashley Olsen
J’avais hâte de découvrir la collection des jumelles. Comme pas mal de personnes, j’ai suivi leur parcours d’enfants stars du petit et grand écran, à leurs débuts en tant que créatrices de mode. Depuis 2006, les sœurs sont à la tête de The Row une marque très Donna Karan pour le chic à l’américaine, mais aussi très minimaliste et stylisée aux influences japonisantes. Entre temps, elles ont fondé Elizabeth et James (du nom de leur petit frère et de leur soeur l’actrice Elizabeth Olsen) qu’elles ont fait intégré le groupe Khol’s pour la vente de leur ligne contemporaine.
Se concentrant désormais sur leur marque de luxe, les jumelles les plus célèbres du petit écran, sont venues présenter leur collection printemps/été 2023 lors de la fashion week. Et c’est un sans-faute. A voir les designs, je comprends mieux pourquoi elles ont reçu autant de prix ( « Womenswear Designer of the Year » 2012 et 2015 du Council of Fashion Designers of America (CFDA) et celui de » Accessories Designer of the Year » en 2014)
Ce qui m’a frappé est la discrétion, rien n’est ostentatoire. Les matières sont belles et luxueuses, les coupes exigeantes mais rien n’est flashy ou « m’as-tu-vu ». Nous sommes à l’opposé de l’esprit actuel selfies et surexposition sur les réseaux sociaux. La femme The Row a compris quelle est sa vraie valeur et n’en déroge pas, elle n’a rien à prouver et a fait sienne la maxime » pour vivre heureux, vivons caché ». Un style qui n’aurait certainement pas déplu à Carolyn Bessett Kennedy si elle était encore de ce monde.
Schiaparelli
C’est toujours un immense plaisir pour moi que de découvrir les collections de la marque. Même si la fondatrice Elsa Schiaparelli est décédée depuis quasiment 50 ans, son esprit et sa personnalité sont respectées à la lettre. Arrivée en France en pleine expansion et révolution picturale, la créatrice s’est liée d’amitié avec les dadaïstes autant que les surréalistes. Ce bouillonnement culturel et artistique d’avant-garde, se retrouve dans ses créations. Couleurs flashy, dorures et ors, excentricité, formes imitant la nature ou les planètes ( l’oncle de la créatrice, Giovanni Schiaparelli, ayant été le premier à cartographier la planète Mars)
Comme toujours beaucoup d’originalité et de couleurs chatoyantes, avec ces yeux, les fameux » yeux Schiaparelli’ qui se retrouvent à chaque défilé. Le secret du succès est peut-être de réussir à mêler tous ces univers dans des vêtements qui sont principalement très élégants et originaux, mais surtout que l’on peut porter. Et ceci est suffisamment remarquable en ces temps décadents pour le notifier
Victoria Beckham
Elle en a parcouru du chemin depuis l’époque de » Wannabe » et pourtant, déjà en 1996 lorsque le tube planétaire des Spice Girls explose, les prémices sont là. Les filles sont certes délurées, mais les tenues sobres et sexys de Victoria lui valent le surnom de » Posh » snob en français. Quelques disques d’or plus tard et une reconversion à 360° , Posh Spice revient à ses premières et véritables amours: le stylisme et la mode. Ne versons pas de larmes, car l’univers de la musique n’a rien perdu- soyons honnêtes, Victoria n’est pas Adèle- mais celui de la mode a gagné une designer au style affirmé.
Le style Victoria Beckham se définit en trois mots: simple, épuré et confortable. Que ce soit dans le choix des matières, des coupes ou des coloris très souvent monochromes, son style est le parfait contraire de maisons comme Dolce & Gabbana ou Moschino. Depuis 2004, malgré les sourires en coin et le scepticisme, elle a su s’imposer et convaincre les plus grandes célébrités. Cette collection conserve ses basiques et fondamentaux tel le tailleur pantalon, mais en y rajoutant des couleurs vibrantes comme le vert anis, le turquoise ou du rose pâle du plus bel effet. Bref une collection très très réussie et techniquement aboutie.
Coperni
Coperni, marque française fondée par Arnaud Vaillant et Sébastien Meyer – anciens de chez Courrèges,- est l’incarnation du chic Rive Gauche : très élégants et bien coupés, impeccablement vêtus de pulls en cachemire et de blazers en laine mais toujours pensés.
Ce que j’ai apprécié dans ce défilé: les coupes bien réalisées, sans cela le vêtement manque de tenue, le « recyclage » ou remise au goût du jour de certains essentiels de la mode des années 80. Personne n’a pu oublier les « épaulettes », les accessoires vraiment mignons et originaux. Une mode chic et décontractée qui s’adapte à toutes les situations. Et surtout des mannequins de toutes nationalités et de toutes silhouettes. Bravo, car en dépit de la loi de 2007, trop souvent les designers prennent des filles qui sont de plus en plus maigres. Un des exemples les plus parlants est Gigi Hadid qui de pulpeuse est devenue vraiment maigre, perdant au passage ses formes. Et c’est vraiment dommage et catastrophique pour l’image et l’impact que ces images ont sur des millions de femmes et de jeunes filles. Alors bravo Coperni!
Enfin, clou du spectacle. Bella Hadid a clôturé le défilé Coperni avec une robe qui restera dans l’histoire de la mode. Le vêtement est composé de liquide bipolymère avec du coton et des fibres synthétiques.
Rick Owens
Si vous me suivez, alors vous n’êtes pas sans savoir que je ne suis pas fan de travail de Rick Owens en général. Au-delà de la structure rigide et de la manière architecturale proche du brutalisme de concevoir les vêtements, je les trouve tout simplement improbables, immettables et, qui, toujours selon moi, des tenues qui ont oublié leur utilité première, avant même l’extravagance ou la créativité: c’est-à-dire habiller.
Le défilé a eu lieu au Trocadéro, comme cela est la tendance depuis quelques années lors des fashion Week: la mode est dans la rue.
Et bien pour cette saison, j’ai été agréablement surprise. Bien sûr , les essentiels et incontournables du créateur s’y retrouvent: épaules hautes donnant cette impression « suspendu par une pince à linge » , ses talons larges en plexiglas montés sur des cuissardes, et bien sur la couleur noire.
Mais ö surprise, cette année, de la couleur, et des robes quasiment de haute couture, en tous cas, le plus féminin parmi toutes ses collections.
Balmain
Dans un défilé Balmain, la scénographie est quasiment aussi importante que les vêtements. Et cette fois-ci encore, Olivier Rousteing n’a pas déçu, toujours un pas en avant. Depuis qu’il est à la tête de Balmain, le créateur s’est engagé dans de nombreuses causes militantes comme la diversité, le respect de la bio-diversité. Le show SS23 avait pour thème le respect de la planète.
Et pour bien se faire entendre, Rousteing avait mis les petits plats dans les grands en investissant le stade jean Bouin – fief du stade Français, la célèbre équipe de rugby de la capitale, comme peut-être une allégorie du combat frontal qu’il reste à mener pour faire changer les politiques, les institutions autant que les gens. 8 000 personnes ont acheté des billets pour l’événement, se promenant dans les nombreuses rues profondes en marbre, téléphones levés et prenant souvent des photos.
Il y a un grand écran pour tout le monde, Rousteing nous a concocté un concert géant auquel se mêle la mode. Un hologramme de la chanteuse Cher a ouvert le bal, avant les performances de Shygirl, CKay et The Blaze
Ses robes étaient faites de papier, d’écorce d’arbre, de feuilles de bananier, de raphia, de bois et de nombreux tissus recyclés – et certaines avec des imprimés de flammes, un avertissement inquiétant sur notre monde qui se réchauffe et brûle.
Le défilé s’est clôturé avec une apparition en chair et en os de Cher – visage de la prochaine campagne des sacs Balmain- qui est apparue dans une combinaison noire moulante. La foule a tellement crié que je suis persuadée d’avoir laissé un bout de mon tympan sur le sol.
Dior
Chaque défilé de la marque depuis de Maria Grazia Chiuri a pris les commandes est une invitation au voyage et une incitation à se plonger dans le passé comme son moi profond. Cette présentation n’a pas dérogé à la règle. La designer italienne a fouillé dans les archives de la maison pour retrouver une carte de paris qu’elle a ensuite imprimé et décliné sur nombre de ses robes.
Le rapport quasi organique que la designer entretient avec la nature, ses matières et ses formes se retrouvent une fois de plus dans ses designs. Robes aux imprimés fleuris, ou robe avec imprimé ressemblant à des feuillages.
Au-delà de l’aspect terrestre, j’ai ai vu une inspiration renaissance italienne. Certaines formes me rappelant les reines de France Catherine et Marie de Médicis dont les jupons de robes faisaient la taille fine, puis s’evasaient en forme de lampe.
L’ensemble de cette collection donne l’impression d’une femme forte et sure d’elle, d’une femme qui s’assume et assure. En ces temps troublés ou de jeunes Iraniennes, au péril de leurs vies, revendiquent de ne plus porter le voile symbole d’oppression, et de vivre leur féminité, c’est un très beau hommage, un message fort envoyé.
Stella McCartney
La collection prêt-à-porter SS23 a vu la collaboration entre Stella McCartney et l’artiste japonais Yoshitomo Nara . On ne pouvait pas rêver plus belle association, et symbolique de combat. Stella milite depuis de nombreuses années pour l’éco-responsabilité dans le monde de la mode et l’utilsation de matériaux recyclables, non nocifs pour la planète. Tandis que les peintures, sculptures et tableaux d’une simplicité trompeuse de Yoshitomo Nara s’inspirent de la culture esthétique des mangas, des films de Walt Disney et du punk rock, de ses souvenirs d’enfance aussi attachants que parfois glaçants. Débuté il y a deux ans lors de la SS21, cette nouvelle collection durable, en coton recyclé a été présentée le 4 octobre dans le superbe cadre du centre Georges Pompidou.
Inspirée par le slogan « Change the History » de Nara, Stella McCartney a été la première à utiliser du coton recyclé.
La superbe robe blanche asymétrique et un haut rose soutenu sont à la base du concept complet de l’artiste japonais Yoshitomo Nara. Le look le plus drôle est joli, comme un haut et un pantalon de plongée violets avec des tongs noires et un sac à main. Cela a fait forte impression sur le podium jaune vif installé à côté du Centre Pompidou.
Prenant la parole après avoir remercié son père, Paul McCartney, la créatrice a déclaré que cette collection printemps-été avait établi un record domestique étant à 87 % durable.
« C’est ma collection la plus durable à ce jour. J’espère que rien n’est sacrifié; vous ne verrez plus la durabilité du même oeil – cela devrait toujours ressembler à du luxe », a-t-elle déclaré.
Ce n’est un secret pour personne que la mode est une industrie très polluante. Depuis que le géant du luxe LVMH a acquis sa maison, Stella McCartney a également joué un rôle encourageant dans l’entreprise pour la faire évoluer dans une direction verte.
Le coton recyclé a fait ses débuts sur les podiums suite à un projet pilote de trois ans en Turquie qui a adopté un système agricole durable pour un système de production de coton qui capte le carbone dans le sol. Surnommé « la boue sur une chemise » le but de montrer les progrès du mouvement alimentaire de la ferme à la table, le mouvement de l’agriculture biologique est considéré comme un élément important de l’effort de durabilité de la mode.
Zimmerman
Les sœurs Nicky et Simone Zimmermann ont fondé la marque en 1991, ouvrant un tout premier magasin en 1992. Du marché de Paddington dans lequel Nicky vendait ses créations, à leurs débuts à la Fashion Week de New York, le temps s’est écoulé, ponctué de récompenses et de célébrités comme la Princesse de Galles, Beyoncé, Karlie Kloss ou l’actrice Jessica Biel
La collection printemps/été 2023 était éclectique: maillots de bains, sportswear, décontracté et plus habillé, le tout chatoyant de couleurs. J’ai particulièrement apprécié les robles fleuries à volants un peu vaporeuses.
Zimmermann est surtout connue pour ses robes en mousseline fleurie élégamment froncées. Ces vêtements ont l’air très féminin et l’une de leurs caractéristiques est qu’ils offrent un aspect aérien. Bien que les robes Zimmermann existent dans une variété de styles, les robes les plus recherchées sont courtes ou longues.
Les couleurs les plus appréciées pour les vêtements sont les tons neutres, proches des couleurs de la terre : le nude, le blanc, le rose, le bleu et le jaune sont les plus visibles. Le noir est également un élément clé de la palette de couleurs, mais c’est loin, et je les en remercie, loin d’être leur focus principal.
Qui n’aime pas l’esthétique romantique et rêveuse de Zimmermann ? Les vêtements, maillots de bain et autres vêtements de cette marque sont très beaux.
Elie Saab
Je le dis et le répète à chaque saison: les collections d’Elie Saab sont toujours un sans-faute. pas de fashion faux pas, pour des créations qui se réinventent allégorie du chic et classe.
Le look du défilé Elie Saab printemps-été 2023 est comme un voyage, léger et fleure bon le printemps et la légèreté; Le couturier a abandonné ses vêtements parsemé de de perles et de sequins pour proposer une nouvelle silhouette. Plus fluide, plus moderne mais toujours séduisante.
La femme de cette collection est chic gracieuse et elle est émancipée et sait ce qu’elle veut obtenir sans se départir de son charme. Une main de fer dans un gant de velours.
Les couleurs vibrantes se mélangent parfaitement aux coupes simples pas trop près du corps pour un plus grand confort, créant un rendu très frais, jeune et plein d’optimisme; Disons-le, c’est une collection qui donne le sourire et fait bonne mine.
C’est un look qui convient au bureau, et après un cocktail ou un dîner après le travail.
Un grand bravo: pour moi c’est 10/10!
Mentions spéciales
aux marques A.W.A.K.E , Rohk, Akris, Mame Kurogouchi que je vais suivre et me faire un plaisir d’étudier avant la prochaine fashion week de Janvier 2023.
Merci aux photographes pour leurs magnifiques clichés
Namasté
Angie
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