
La vie de Louis II de Bavière a été enveloppée de mystère et d’intrigues. Il est monté sur le trône à l’âge de 18 ans et, avec sa jeunesse et son regard frappant, il a facilement gagné en faveur de nombreuses personnalités importantes, ce qui l’a rendu populaire non seulement en Bavière, mais dans toute l’Europe. Cependant, tous ceux qui y prêtaient attention se familiarisaient rapidement avec ses excentricités.
Le nom de Louis II de Bavière évoque instantanément des images de châteaux féeriques surgissant des brumes bavaroises, des opéras grandioses et un destin tragique. Surnommé le « Roi des contes de fées » ou le « Roi cygne », sa vie est une énigme qui continue de fasciner. Mais au-delà des légendes, la question demeure : Louis II était-il un roi fou, déconnecté des réalités, ou un homme profondément triste, prisonnier de son époque et de sa propre sensibilité ?
Louis II de Bavière la légende du « Roi fou » : Excentricité et démesure
Pour beaucoup, Louis II incarne l’archétype du monarque déraisonnable. Son règne, de 1864 à 1886, est marqué par des dépenses colossales pour la construction de ses célèbres châteaux : le flamboyant Neuschwanstein (le château de la Belle au Bois Dormant), l’intime Linderhof inspiré de Versailles, et l’inachevé Herrenchiemsee, véritable hommage à Louis XIV. Ces projets pharaoniques ont poussé les finances de la Bavière au bord de la ruine, générant l’ire du gouvernement et du peuple.

Neuschwanstein le château de Louis II de Bavière dont Disney s’inspira pour la Belle au Bois Dormant.
Louis II était également célèbre pour son amour démesuré pour l’art, et en particulier pour le compositeur Richard Wagner, dont il fut le mécène le plus fervent. Il finançait ses opéras, lui offrait des résidences et le protégeait des critiques, au point d’être parfois perçu comme obsessionnel.

Photographie ancienne 1886 du roi Louis II de Bavière
Sa vie privée était tout aussi excentrique : reclus, il fuyait la cour et les affaires d’État, préférant les promenades nocturnes en calèche, la solitude de ses palais et la compagnie de ses rêves. On raconte qu’il dînait souvent seul, accompagné de représentations théâtrales privées. Son isolement grandissant, son rejet des devoirs royaux et son refus de toute réalité politique ont finalement conduit à sa destitution pour folie par un conseil médical et ministériel en juin 1886. Sa mort mystérieuse, noyé avec son médecin dans le lac de Starnberg quelques jours plus tard, ne fit qu’alimenter le mythe de sa folie.

Louis II de Bavière, personnage complexe
Les amitiés controversées de Louis II de Bavière
Louis II de Bavière et Richard Wagner ..et les autres
Son admiration (ou ce que certains appellent une obsession) pour le compositeur d’opéra Richard Wagner a été scrutée par de hauts membres de la cour. Ils se demandaient pourquoi Ludwig, âgé de 19 ans, avait demandé à Wagner, âgé de 51 ans, de «s’installer» à la cour royale. Ils soupçonnaient l’influence de l’artiste sur le jeune roi. Bientôt, la controverse sur les relations entre le roi Ludwig et Wagner s’empara de la Bavière conservatrice et le roi fut contraint de demander à Wagner de quitter la ville pour ne jamais y revenir.
La pression d’avoir un héritier arriva ensuite. Ses fiançailles avec sa cousine ont été annoncées à l’âge de 21 ans, mais il a très peu de temps après reporté le mariage, puis l’a carrément annulé.
Bien que le roi n’ait jamais recherché d’autres relations avec une femme, il a continué à entretenir de très profondes amitiés avec ses semblables, au grand dam de sa cour très conservatrice.
Louis II de Bavière la tragédie du « Roi triste ».
Cependant, une autre lecture de la vie de Louis II émerge, celle d’un homme d’une sensibilité exacerbée, un poète et un rêveur né dans un monde qui ne le comprenait pas. Élevé dans une époque de modernisation et de consolidation des États-nations, Louis II était un anachronisme, un idéaliste incapable de se plier aux exigences pragmatiques de la politique.
Louis II de Bavière le roi sensible et solitaire.
Profondément mélancolique, il souffrait d’une solitude abyssale. Son engagement manqué avec Sophie-Charlotte en Bavière, sa cousine et sœur de l’impératrice Sissi, fut un échec retentissant. De plus, sa possible homosexualité, à une époque où elle était absolument inacceptable pour un monarque, l’a sans doute plongé dans un mal-être profond et une clandestinité forcée.
Ses châteaux ne seraient alors pas de simples folies, mais des refuges, des sanctuaires construits pour échapper à une réalité insupportable. Ils étaient les théâtres de ses rêves, les décors où il pouvait incarner les héros mythologiques et les figures des opéras de Wagner, des mondes où il était enfin maître de son destin et de son esthétique.
Sa fascination pour la nuit, pour l’isolement, n’était pas nécessairement un signe de démence, mais peut-être le besoin d’un esprit tourmenté de trouver la paix loin du regard des hommes. Il cherchait la beauté, le sublime, dans un monde qu’il trouvait laid et prosaïque.
UNE VIE DE RÉCLUSION
Bientôt, le roi se dispensa de toutes les formes de grands rassemblements et d’événements sociaux formels. Il préférait vivre dans l’isolement et consacrait son temps à des projets personnels. Laissé à son imagination, Louis II construisit des châteaux de contes de fées, dédicacés à divers hommes qu’il admirait.
VIVRE A LA MAUVAISE EPOQUE
Le refus du roi Ludwig de participer activement à ses fonctions royales (préférant rester seul à tout prix) a créé des tensions avec le cabinet du roi. À 40 ans, sans aucun examen médical, le roi fut déclaré inapte à gouverner par ses ministres pour «incapacité mentale»
. Le lendemain du jour où il fut «saisi» et prié de déménager dans un autre château, le roi Ludwig fut retrouvé mort à mort. la rive d’un lac après une promenade nocturne avec son psychiatre. Il a été déclaré mort de noyade alors que l’eau était juste à la hauteur de sa taille et qu’aucune eau n’avait été trouvée dans ses poumons à l’autopsie, son corps en revanche, portant des traces de doigts assez marquées. A ce jour, l’histoire de la mort du roi Louis II reste inconnue.

Louis II de Bavière sur son lit de mort Juin 1886
LE PATRIMOINE DU ROI DE CONTES DE FÉES
L’imagination créative du roi Louis a créé plusieurs beaux châteaux au cours de son règne. Deux d’entre eux sont plus spéciaux que les autres, les deux mêmes inspirés par des hommes que le roi admirait ardemment. Le château de Neuchwanstein est un hommage à Richard Wagner; Au cœur du château se trouve un théâtre avec des fresques représentant des scènes des opéras de Wagner. Le palais de Linderhof, en revanche, est un hommage au roi soleil, Louis XIV, à en juger par les portraits du roi de France dans presque toutes les pièces du palais.
Le cri silencieux d’une âme en peine
Alors, Louis II : fou ou triste ? La vérité, comme souvent, se situe sans doute dans la complexité des nuances. Sa « folie » était peut-être la manifestation extérieure d’une tristesse et d’une solitude insupportables, d’un désespoir d’un homme qui ne trouvait pas sa place. Sa retraite dans l’imaginaire était une tentative désespérée de créer un monde où il pourrait exister, où ses aspirations artistiques et son âme romantique ne seraient pas étouffées par les conventions.
Louis II de Bavière reste une figure profondément touchante, le drame d’un roi né trop tôt ou trop tard, un esprit visionnaire et un cœur brisé. Ses châteaux, loin d’être des preuves irréfutables de sa démence, sont le témoignage poignant de sa quête éperdue de beauté et d’un idéal perdu.
En fin de compte, peut-être qu’il était simplement un roi humain, trop sensible pour son temps, et que sa « folie » était le cri silencieux d’une âme en peine, un cri encore audible dans les pierres majestueuses de Neuschwanstein, éternellement suspendu entre le rêve et la mélancolie.
Dans mon esprit, le roi Louis II est le contraire de fou: il était inspiré. Il était un mécène des arts et il admirait passionnément et sans retenue. Son orientation sexuelle est mise en cause dans presque tout ce qui est écrit sur lui, et il est regrettable qu’il ait clairement vécu à une époque et dans un lieu qui n’était pas prêt à adopter ses habitudes. Indéniablement s’il était là aujourd’hui, il ne serait pas le roi fou, mais le fabuleux roi Louis II de Bavière.
Copyright © 2015 Angie Paris Rues Méconnues Officiel. 1997-2015 All rights reserved
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