Les personnages atypiques Giovan Gastone Di Medici: Le dernier des Médici
Gian Gastone de Médicis, grand-duc de Toscane (1671-1737) était le fils de Cosimo III de Médicis. En tant que jeune, il s’est montré prometteur et a acquis une réputation d’apprentissage allant d’études antiquaires à un intérêt pour les travaux du mathématicien Leibniz. Dans le même temps, cependant, il était sujet à des crises d’hypochondrie et a progressivement sombré dans une vie dissolue et d’ivresse.

Cela semble en partie être dû à son mariage malheureux, célébré à Düsseldorf le 2 juillet 1697, à Anna Maria de Saxe-Lauenburg, , ce qui l’a obligé à s’absenter de Florence et à s’installer à Reichstadt, puis à Prague. Fou de mélancolie, Gian Gastone supplie sa femme de pouvoir rentrer à Florence et, refusant de le faire, se lance dans une vie plutôt solitaire et maudite, caractérisée par des débordements de plus en plus fréquents.

Son principal complice à cet égard était le charismatique, charmant et beau Giuliano Dami. Paysan de naissance, Dami s’est néanmoins distingué avec Gian Gastone, qui avait été séduit par le regard du jeune homme alors qu’il vivait à Florence. Accompagné de Dami et d’un groupe d’assistants, en 1699, Gian Gastone s’échappa de sa prison éloignée de Reichstadt et se rendit à Prague. Cette escapade est bien décrite dans un mémoire du règne de Gastone, conservé à la bibliothèque de la Biblioteca Moreniana à Florence et traduit par l’historien Sir Harold Acton: «Il y avait à Prague de très nombreux étudiants frais, bohémiens et allemands au menton lisse, tellement impécunieux que certains jours, ils erraient mendiant de porte en porte. Dans cette vaste réserve, Giuliano pourrait toujours chasser le gibier amoureux et présenter un nouveau et beau morceau au Prince  A 19-year-old man wears a black suit of armour and peri-wig.

N’étant pas destiné au pouvoir, Giovan Gastone fut élevé à l’écart des affaires de l’Etat. En raison de l’indifférence qu’il inspirait aux ministres, l’endoctrinement politique lui fut épargné. Aussi se distinguait-il par une rare liberté d’esprit. Les courtisans la jugeaient excessive. Les efforts de son père pour maintenir le grand-duché dans le concert des puissances européennes lui semblaient une lutte vaine contre le déclin inévitable de la Toscane. En face des trois grands souverains qui se disputaient la suprématie sur le continent, l’empereur Léopold à Vienne, le roi Louis XIV à Paris et le roi Charles II à Madrid, les Médicis, à la tête d’une principauté minuscule et appauvrie, n’avaient d’autre recours, pour la sauver de leur convoitise, que de s’appuyer sur l’un des trois, quittes à mécontenter les deux autres.

A peri-wigged man is resplendent in gold, ermine-fringed coronation robes. The man holds the royal sceptre of Tuscany in his right hand; at the same time clenching the royal crown. The cross of the order of Saint Stephen Pope and Martyr adorns his neck. The Cathedral of Santa Maria del Fiore lies crumbling against a dark sky outside the window.

Il rentre à Florence en 1708 et, à la mort de son frère, Ferdinando, en 1713, doit se préparer à la succession dix ans plus tard . En tant que grand-duc, Gian Gastone a abrogé une grande partie de la législation imposée par son père pour contrôler la moralité populaire et assoupli la censure littéraire, alors que ses nominations politiques visaient à réduire l’influence de l’église dans son État.


Au sud, Naples était à Charles II. A l’ouest, Cosimo III pouvait craindre que Marguerite-Louise ne réussit à persuader son cousin de la venger par quelque expédition punitive. La flotte française eût débarqué à Livourne sans tirer un coup de canon. Du nord, cependant, pesait la plus lourde menace. La branche espagnole des Habsbourg possédait la Lombardie, et l’Autriche, sans même avoir à chercher un prétexte, aurait volontiers étendu ses domaines dans la péninsule.

N’était-ce pas Charles Quint qui avait chassé les républicains de Florence, confié le trône à Alexandre de Médicis, marié celui-ci à sa fille naturelle et transformé la Toscane en duché héréditaire ? Charles Quint encore qui, après l’assassinat d’Alexandre, avait confirmé l’élection de Cosimo Ier par le Sénat florentin ? Vienne, à tout moment, pouvait réclamer la Toscane, que les Habsbourg considéraient comme un fief impérial. Bien que le marché eût été tenu secret, Giovan Gastone savait fort bien que son père versait à Léopold, pour s’assurer la neutralité de l’empereur, un tribut annuel de 150 000 doublons. Je venais du royaume de Naples, asservi à l’Espagne depuis deux siècles et demi. Les ruses de Cosimo III pour maintenir l’indépendance du grand-duché me semblaient dignes de louanges. Il n’en était pas ainsi pour Giovan Gastone qui, se sentant négligé par son père et traité comme une quantité infime, en avait profité pour développer de précoces facultés critiques et juger sans indulgence la conduite paternelle de l’Etat.

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