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La France des Folies : Quand l’Architecture Flirte avec la Déraison et le Plaisir

Bonjour chers explorateurs de notre magnifique patrimoine français !
Et aujourd’hui, mon cœur de blogueuse s’emballe littéralement en vous emmenant à la découverte d’un pan de l’histoire architecturale française à la fois mystérieux, opulent et terriblement charmant : les Folies. Non, il ne s’agit pas de frasques ou de caprices, du moins pas au sens premier du terme, mais de ces demeures d’exception qui ont fleuri de nos campagnes aux périphéries de nos villes, véritables joyaux cachés qui racontent une histoire bien plus riche qu’il n’y paraît.
Imaginez un instant : vous êtes un aristocrate ou un bourgeois fortuné des XVIIe, XVIIIe ou XIXe siècles. La vie urbaine est trépidante, parfois étouffante. Vous aspirez à un lieu de retraite, un havre de paix, mais aussi un écrin pour vos réceptions les plus fastueuses, vos amours secrètes ou vos inspirations artistiques. C’est là qu’interviennent les Folies, ces maisons de villégiature et de réception, initialement isolées dans la campagne, qui furent les premières à incarner l’art de vivre à la française, bien avant nos résidences secondaires modernes. Elles sont le témoignage d’une époque où l’élégance et le désir d’évasion ont donné naissance à des créations architecturales d’une beauté souvent stupéfiante.

I. La Folie : Un Nom Énigmatique pour une Demeure d’Exception

Dès le premier contact avec le terme, on ne peut s’empêcher de s’interroger. Pourquoi « Folie » ? L’étymologie de ce mot, dans notre contexte architectural, est aussi riche que les édifices qu’il désigne. Au XVIIe siècle, une « folie » désignait une « feuillie » (du latin folia, feuillage), une petite construction légère, souvent en treillis ou en verdure, servant d’abri dans un jardin ou un parc. Par extension, le terme a commencé à désigner une construction isolée, parfois extravagante, perdue au milieu des bois ou dans un vaste domaine, offrant une retraite pastorale.

Le sens s’est ensuite élargi, englobant ces maisons de plaisance érigées en périphérie des villes. Elles étaient souvent considérées comme des caprices, des « folies » dispendieuses pour l’époque, des gestes architecturaux audacieux qui défiaient parfois la raison par leur luxe, leur emplacement inattendu ou la fantaisie de leur conception. L’on s’y adonnait à des plaisirs mondains, à la chasse, à la lecture, ou à des rencontres plus discrètes… Bref, des activités qui pouvaient sembler « folles » aux yeux des plus austères.

Ces demeures furent construites principalement au XIXe siècle, mais leurs racines plongent bien plus profondément, dès le XVIIe, au sein de l’aristocratie et de la bourgeoisie aisée. Elles précédaient les résidences de week-end bourgeoises et les villas de vacances que nous connaissons aujourd’hui. L’attrait romantique des bords de mer et de la montagne, combiné aux possibilités nouvelles de transport du XIXe siècle (chemin de fer !), allait bien sûr donner une impulsion sans précédent à cette « fièvre » de la villégiature.

Par extension, l’appellation « folie » a même été utilisée pour des résidences princières (ou non) en fonction de leur extravagance architecturale ou du caractère déraisonnable de leur situation ou de leur usage. Pensez au Petit Trianon, une sorte de « folie » royale ! Ironiquement, le terme est finalement devenu le nom générique de la petite villa de lotissement de vacances, perdant un peu de son lustre d’antan, mais témoignant de la persistance de cette aspiration à l’évasion.

II. L’Éclosion des Folies : Miroir d’une Société en Mutation

L’émergence des Folies n’est pas un phénomène isolé ; elle est intrinsèquement liée aux profondes transformations sociales, économiques et culturelles des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles en France.

Du XVIIe au XIXe siècle : L’âge d’or de la villégiature

Au XVIIe siècle, l’absolutisme royal et la centralisation du pouvoir à Versailles incitent la noblesse à quitter ses terres pour la cour. Paris devient un foyer d’attraction. Mais l’agitation de la capitale et la rigidité de la vie de cour engendraient un besoin d’évasion. Les premières Folies apparaissent alors comme des refuges discrets, des pied-à-terre élégants en banlieue où l’on pouvait « relâcher » les contraintes.

Le XVIIIe siècle, siècle des Lumières, marque l’apogée des Folies. Les financiers, les fermiers généraux, les hommes de lettres et les artistes, dont la fortune et l’influence grandissent, adoptent ce style de vie. Ils construisent ces demeures non seulement pour le plaisir, mais aussi comme symboles de leur réussite sociale et de leur goût raffiné. C’est l’époque où l’on recherche une certaine intimité, loin de l’étiquette pesante des grands châteaux.

Le XIXe siècle, malgré les bouleversements révolutionnaires et impériaux, voit la bourgeoisie triomphante s’emparer à son tour de ce modèle. L’industrialisation et l’enrichissement d’une nouvelle classe sociale alimentent la construction de ces résidences. Le romantisme naissant et le désir de communion avec la nature renforcent l’attrait pour ces maisons de campagne, désormais plus accessibles grâce au développement des transports.

Les commanditaires : Aristocrates, financiers, bourgeois éclairés

Les bâtisseurs de Folies étaient des personnages haut en couleur. Il y avait bien sûr l’aristocratie, cherchant un cadre plus informel que le château familial pour recevoir ou pour des escapades intimes. Mais ce sont surtout les grands financiers, les fermiers généraux (ces collecteurs d’impôts aux fortunes colossales, souvent controversées) et la haute bourgeoisie qui ont laissé la plus grande empreinte. Des noms comme Bergeret, Beaujon, La Briche, ou encore Magon de la Balue, sont associés à ces fastueuses constructions. Ces hommes, souvent érudits et mécènes, rivalisaient de bon goût et d’originalité, n’hésitant pas à faire appel aux architectes les plus en vogue et aux artistes les plus talentueux de leur temps.

Les motivations : Prestige, retraite, plaisir, statut social

Au-delà de la simple nécessité d’un logement, les Folies répondaient à des motivations profondes :

Une Folie est une maison de villégiature ou de réception construite depuis le XVIIe et principalement au XIXe par l’aristocratie ou la bourgeoisie aisée en périphérie des villes. Initialement isolées dans la campagne, les folies furent rejointes ultérieurement par l’urbanisation extensive. Elles ont précédé les résidences de week-end bourgeoises et les villas de vacances. Celles-ci connurent une diffusion d’autant plus grande que l’attrait romantique des bords de mer et de la montagne se combinait avec les possibilités nouvelles de transport du XIXe.

Chers amis de l’histoire et de l’architecture, j’espère que ce voyage au cœur des Folies de France vous a enchantés autant qu’il m’a passionnée ! Ces demeures, qu’elles soient modestes ou grandioses, sont bien plus que de simples constructions. Elles sont le reflet d’une époque, d’un art de vivre, d’une quête constante de beauté et de plaisir. Elles nous rappellent que l’architecture n’est pas qu’une question de briques et de mortier, mais une expression de l’âme humaine, de ses désirs, de ses fantaisies.

Leurs élégantes proportions, leurs jardins enchantés et les histoires qu’elles abritent continuent de nous faire rêver. Elles sont une invitation à ralentir, à observer, à imaginer comment la vie s’y déroulait. Alors, la prochaine fois que vous passerez près d’une de ces merveilles, prenez un instant pour la contempler et laissez-vous emporter par sa « folie » !

N’hésitez pas à me laisser vos commentaires, vos propres découvertes ou vos Folies préférées. J’adore lire vos échos de passionnés !

À bientôt pour de nouvelles explorations !

Angie, votre guide passionnée de Paris Par Rues Méconnues

 
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