Amazing Grace: la révélation d'une voix unique

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Amazing Grace: la révélation d’une voix unique

Amazing Grace. En toute modestie, elle ne l’affirme pas, mais pourtant on le croit volontiers, tant sa voix évoque les plus grandes vocalistes du style. Blues, d’accord, mais sans bourdon ni cafard. S’il fallait dénicher un message dans les chansons de Grace, ce serait plutôt une prière d’espoir, de tolérance et de fraternité.

Amazing Grace! Car l’entendre chanter juste une fois, suffit à penser à cette expression et l’y associer. Grace, de son vrai nom Grace Eden Young, est une auteure-compositrice-interprète folk/soul, née en Nouvelle-Écosse (Canada), fille du musicien Jonathan Edwards.

Notre Amazing Grace aka Grace Eden Young headhot

Elle débute en France dès 2008 : son premier album Hall of Mirrors (2008) devient disque d’or en 2009, elle enchante les salles parisiennes (Bataclan, Printemps de Bourges, festivals d’été…) et se fait connaître sur France 2 avec son single Imagine One Day et ses collaborations mémorables dont I Wish avec Amadou & Mariam dans Taratata

Grace : l’enfance de l’art

Personnellement, je l’ai découverte en 2008 lors d’un concert de James Blunt au Zénith dont elle assurait la première partie. Et là, la claque! Coup de génie de la part de Blunt de l’avoir choisie personnellement . En une seule chanson, avec ses musiciens, sans ad-libs, synthétiseurs, juste sa voix, et sa présence et le public était conquis.

Grace sur scène — Grace et son énergie sur scène

Bien sur j’ai immédiatement voulu en savoir plus, et comme elle n’était pas encore connue dans l’hexagone, cela a été facile, avec ma carte de journaliste d’aller la rencontrer en coulisses et d’en apprendre plus.

Née en Nouvelle-Écosse, Grace Eden Young est le fruit d’un métissage musical et humain. Sa vie commence dans une cabane isolée, au cœur d’une nature sauvage, bercée par les tournées folk de ses parents — avec, parfois, Emmylou Harris pour veiller sur elle tandis qu’ils sont sur scène .

Rien de baba ou de hippie, pourtant, chez cette américaine née de parents musiciens ( son père Jonathan Edwards s’est vue décerné un Grammys), élevée entre Canada, Afrique, Inde et Europe. Ultra-mobile dès l’âge de 7 ans, elle accompagne sa mère dans une mission humanitaire au Kenya, avant de poser ses valises dans une kyrielle de territoires : Sénégal, Éthiopie, Alsace, Inde, jusqu’à s’installer entre Paris et la Californie . Cette enfance nomade forge sa conscience écologique, humanitaire… et nourrit une palette musicale riche et multiculturelle.

Au cours de ses pérégrinations à travers la planète, Grace a beaucoup observé, beaucoup appris, que ce soit auprès des griots sénégalais ou des soufis indiens. Fille spirituelle de Tina Turner et de Bob Marley, sa musique oscille entre folk, reggae, blues et soul, avec une sincérité et une émotion qui frappent d’emblée.

Son premier album, « Hall of mirrors », elle l’a conçu comme une déclaration d’amour, un véritable échange : « Tout ce que j’ai appris, j’essaie maintenant de le transmettre à ma façon » dit-elle encore. Belle façon. Amazing Grace…

Hall of Mirrors premier essai transformé

🎵 Analyse & critique de Hall of Mirrors

L’album s’ouvre avec “Lost”, un morceau introspectif où la voix de Grace oscillante semble chercher son propre écho — une invitation douce à explorer les émotions enfouies. Vient ensuite “Open Road”, métaphore d’un voyage intérieur ou géographique, portée par une mélodie qui évoque le désir d’ailleurs. “Imagine One Day”, le single emblématique fusionne blues, folk et soul ; son clip tourné chez les Touaregs au sud de l’Algérie apporte une dimension visuelle forte et authentique. Ensuite, “Just Look Away” installe une atmosphère plus feutrée, presque mélancolique, portée par des arrangements subtils et une voix fragile. “Bang Bang”, plus rythmée, injecte une énergie contrastée dans l’album, jouant sur des sonorités soul/pop entraînantes.

La seconde moitié de l’album, avec “Gambler” et “Working Together”( l’unique reprise de l’album) , révèle une dimension plus narrative et collaborative, comme des dialogues chansonniers. Enfin, les très courtes “To The East” (13 s) servent de respirations, des interludes presque spirituels qui ponctuent l’ensemble avec délicatesse.

Geisha” se distingue comme l’un des morceaux les plus intrigants de l’album. On y perçoit une atmosphère orientalisante, subtilement teintée de mystère, qui traduit bien la capacité de Grace Eden Young à métisser ses influences. La chanson joue sur une tension entre sensualité et retenue, comme une peinture musicale où la figure de la geisha devient métaphore d’identité, de rôle social et d’intimité voilée. C’est une pièce qui élargit l’univers de l’album vers une résonance plus théâtrale et narrative.

“All You Need”, au contraire, se situe davantage du côté de la lumière et de la simplicité. Le titre, porté par une ligne mélodique épurée et une interprétation sincère, fonctionne comme une respiration apaisante dans l’album. Sa thématique universelle — l’amour et le besoin fondamental de connexion humaine — en fait un morceau accessible et immédiatement touchant. Là où d’autres titres se font plus denses, celui-ci frappe par sa limpidité et par l’émotion directe qu’il transmet.

J’ai fait écouter l’album à mon entourage et beaucoup ont eu les larmes aux yeux en entendant » All You Need »

Loin de se reposer sur ce succès, Grace travaille déjà sur son prochain album. Si Hall of Mirrors était une mosaïque métissée, la suite promet d’aller encore plus loin dans l’exploration de ses origines musicales. On y attend des accents plus marqués de folk américain, traversés par la ferveur du gospel, comme un retour aux sources porté par une voix qui ne cesse de gagner en profondeur. Autant dire que l’attente sera longue… mais la révélation, sans aucun doute, à la hauteur.

Grace Dates de ses concerts en France

La révélation au grand public a eu lieu en 2008, séduisant le public dès son premier album Hall of Mirrors, salué par un disque d’or en 2009. Depuis tout s’enchaîne et elle débute une tournée à travers la France.

En février : Feb 27 2009 8:00P :Victoire 2 Montpellier

En Mars
Mar 6 2009 8:00P :Le Plan Ris Orangis
Mar 7 2009 8:00P: File 7 Magny le Hongre
Mar 13 2009 8:00P: Vauban Brest
Mar 16 2009 8:00P: Chorus des Hauts de Seine La Défense
Mar 18 2009 8:00P: Olympic Nantes
Mar 20 2009 8:00P: Grillen Colmar
Mar 21 2009 8:00P: Orange Bleue Vitry Le François
Mar 25 2009 8:00P: Bikini Toulouse
Mar 26 2009 8:00P: Cargo de Nuit Arles
Mar 27 2009 8:00P: Omega Toulon
Mar 28 2009 8:00P: Théâtre Lino Ventura Nice
Mar 30 2009 8:00P:Bataclan Paris

En Avril

Apr 2 2009 8:00P: Festival Sables d’Olonne
Apr 17 2009 8:00P: West Rock Cognac
Apr 18 2009 8:00P: Espace Tatry Bordeaux
Apr 25 2009 8:00P: Zenith de Lille (avec Patrice et Keziah Zones)

Pix: Grace Backstage avant son concert à l’Alhambra le 07 Novembre 2008

Grace Eden Young en pleine composition à la guitare

En conclusion- Pensées d’Angénic

Grace ne se contente pas de chanter : elle incarne une musique porteuse de récit, de terre et de rencontre. Chaque note est une trace de ses racines multiples, chaque accord une invitation à voyager dans l’autre, à ressentir et à se reconnecter.

La musique de Grace porte les empreintes d’une enfance nomade : un voyage permanent entre continents et émotions. Dans sa musique se croisent rythmes africains, résonances indiennes, la ferveur du gospel et la douceur brute du country-folk américain. Chaque chanson devient un carrefour où ses racines multiples s’entrelacent et s’inventent au présent.

En France, ce métissage a trouvé un écrin : un public prêt à accueillir cette voix qui ne raconte pas seulement une histoire, mais toutes les histoires d’exil, de quête et d’espérance. Grace n’interprète pas, elle incarne. Et c’est cette incarnation, fragile et puissante, qui fait d’elle une révélation rare et inoubliable.

Je vous laisse découvrir sa dernière vidéo ci dessous
Vidéo: Butterfly