Perchée au cœur de Romans-sur-Isère, la Tour Jacquemart est un témoin silencieux de l’histoire médiévale et de l’architecture de la Renaissance. Ce monument emblématique fascine les visiteurs par son charme et ses nombreux secrets, gardés jalousement au fil des siècles.

La Ville de Romans est située dans la Drôme, à proximité de Valence, et à une heure au sud de Lyon. Fondée autour d’une collégiale au IXe siècle, elle était au Moyen-Age une prospère cité commerciale. La tour Jacquemart en est un des bâtiments les plus anciens. Construite au XIIe siècle, elle faisait partie des premiers remparts de la ville. Au siècle suivant, une forteresse vient s’y accoler. Elle servira de prison jusqu’au début du XIXe siècle.

Histoire de la Tour Jacquemart

Contexte historique

La Tour Jacquemart a été construite au début du XIVe siècle, alors que Romans-sur-Isère était déjà un centre économique et commercial important, grâce à son activité textile florissante. Cela a encouragé l’édification de structures imposantes symbolisant la richesse et le pouvoir des familles nobles de l’époque. La tour, généralement associée à la famille Jacquemart qui la commandita, est un témoignage de l’essor économique de la ville à cette période.

Evolution à travers les siècles

Au fil des siècles, la tour a non seulement servi de tour de guet, mais elle est également devenue un lieu de rassemblement et de pouvoir pour les nobles. Sa position stratégique permettait de surveiller les alentours, offrant ainsi une défense contre d’éventuelles invasions. Les guerres et les conflits armés de la période médiévale ont laissé des marques sur la structure, mais malgré les aléas du temps, la tour a su préserver son intégrité.

La Tour Jacquemart

La Tour Jacquemart

À la Renaissance, la Tour Jacquemart a connu une série de rénovations qui ont modifié son apparence. Des éléments gothiques ont été incorporés, entre autres des fenêtres à meneaux et des sculptures raffinées qui témoignent de l’influence de ce mouvement artistique. Les embellissements ont transformé la tour en un véritable symbole de la gloire de la ville et de son histoire.

Style architectural

Caractéristiques architecturales

La Tour Jacquemart est un exemple d’architecture médiévale tardive mêlée à des éléments de la Renaissance. Avec ses murs de pierre épais, ses fenêtres à arcs brisés et ses sculptures délicates, la tour est un mélange harmonieux de robustesse et de grâce. L’élévation haute de la tour, avec ses niveaux superposés, évoque la verticalité tout en gardant un aspect imposant destiné à intimider.

Les décorations sculptées qui ornent la façade sont à la fois élégantes et symboliques. Elles comprennent des motifs floraux, des figures humaines et des emblèmes qui racontent l’histoire de la famille Jacquemart et de la ville elle-même. Cette attention au détail fait de la Tour Jacquemart non seulement un monument historique, mais aussi un chef-d’œuvre artistique digne des plus grands musées.

Comparaisons avec d’autres monuments

La Tour Jacquemart peut être comparée à d’autres tours médiévales de la région, mais elle se distingue par ses éléments stylistiques uniques qui la relient à la culture Renaissance. Contrairement à des structures plus austères de l’époque médiévale, la tour offre une approche plus ornée qui préfigure l’émergence de la Renaissance dans l’architecture française.

Anecdotes et faits intéressants

La Tour Jacquemart a son lot d’anecdotes et de récits fascinants. Par exemple, on raconte qu’à certaines périodes de l’année, la tour servait de cadre à des spectacles festifs, attirant ainsi la population locale. Il est également dit que des mesures de sécurité originales étaient employées à l’intérieur de la tour, rendant le lieu presque inaccessible aux intrus.

Un autre fait intéressant est la tradition selon laquelle l’été, des musiciens et artistes sont invités à se produire autour de la tour, réanimer l’héritage culturel de Romans-sur-Isère. Cette coutume témoigne du désir de préserver l’histoire tout en continuant à faire vivre le patrimoine.

La tour Jacquemart : le symbole de Romans

C’est le Jacquemart le plus haut d’Europe avec ses 37 mètres, et un des plus ancien. L’apparence du bonhomme Jacquemart changea suivant l’époque: il porta la fleur de Lys, le bonnet de la liberté, l’aigle impérial … Actuellement Il est habillé de l’uniforme des volontaires de 1792.  

La première horloge publique avec un poids pour moteur, une pièce oscillante pour régulateur, et un engrenage, fut placée en 1370, sous Charles V, sur la tour du Palais de Justice à Paris. Se piquant, peu d’années après, d’émulation entre elles, les principales villes du Nord décorèrent leurs Hôtels de ville d’horloges monumentales accompagnées d’automates et de carillons. Romans voulut aussi, à l’imitation des villes libres des Flandres, avoir son beffroi en rivalité avec le clocher du Chapitre.

Cette horloge fut placée dans une tour carrée. On l’appela le Jacquemart, du nom de l’automate armé d’un marteau pour frapper sur une cloche. Le 10 novembre 1453, le Dauphin (depuis Louis XI) accorda la faculté de faire une entrée par des degrés en dehors de la basse-cour de l’horloge, en construisant un mur pour empêcher l’évasion des prisonniers. En outre des cadrans pour marquer les heures, la tour portait sur ses quatre faces les armes de France, de Dauphiné, du Chapitre et de la ville.

L’œuvre étant faite et parfaite, il ne s’agissait plus que de satisfaire l’ouvrier. Le compte s’élevait à la somme importante de 500 florins d’or, c’est-à-dire à cinq fois autant que celle que la ville de Montélimar avait dépensée pour le même objet.

Les trois cloches de Jacquemart ont toujours fait entendre leurs joyeux carillons pendant le passage des processions, dans toutes les fêtes publiques et à l’occasion de l’arrivée des grands personnages. Avant la Révolution, elles servaient à annoncer la réunion du Conseil municipal, celle des Pénitents, etc.

La flèche, élevée de 34 mètres, a été souvent réparée: après les guerres de religion, les soldats s’étant amusés à percer la toiture à coups d’arquebuse; en 1775, on dépensa 3103 livres; en 1812, 10 800 francs; en 1840, une plus forte somme; en 1877, 4501 francs, pour la réfection complète de la charpente et de la couverture de la flèche.

Le 14 décembre 1792, sur la réquisition du procureur de la commune, la ville fit enlever la fleur de lis qui ornait la cime du clocher, par un grenadier de la garnison à qui on donna 150 livres pour cette opération dangereuse.

Sous le premier Empire, on plaça au même endroit une aigle; sous la Restauration, une fleur de lis; sous Louis-Philippe, une boule; aujourd’hui, il y a une simple pointe de paratonnerre accompagnée d’une girouette découpée en forme de lyre.

Photo d'époque de la tour jacquemart et du marché aux

Photo d’époque de la tour jacquemart et du marché 

Le Jacquemart est si éminemment populaire qu’il a donné son nom à divers établissements, à une place, à une rue, à un faubourg. Plusieurs journaux satiriques se sont parés de son nom et de son effigie, et lui ont fait parler un langage plus réaliste que poétique, car, ainsi que le latin, «le patois dans les mots brave l’honnêteté».

Toutefois, notre Jacquemart a toujours eu une tenue correcte vis-à-vis des gouvernements existants, et toujours son habit de fer-blanc a été à peu près conforme aux idées du jour. Il était en garde national en 1789; en lancier polonais sous l’Empire; en troubadour sous la Restauration; enfin, depuis 1830, en volontaire de 1792. Du moins pensait-on qu’il s’agissait de ce costume, avant qu’un historien local fît remarquer, en 2012 lors d’une rénovation du Jacquemart, que son costume était celui de la milice bourgeoise de Romans.

La Tour Jacquemart et sa marionnette géante

La Tour Jacquemart et sa marionnette géante

Jacquemart

Côte des cordeliers Romans Tour Jacquemart

Côte des cordeliers Romans Tour Jacquemart

Tour Jacquemart les rénovations

Jeudi 13 décembre 2012, à 8h30 du matin, le bonhomme Jacquemart est remonté dans sa tour après de longues semaines d’absence.

Il s’agit d’un nouveau bonhomme complètement refait à neuf car l’ancien était très endommagé après de bons et loyaux services sous le soleil, la pluie et la neige.

Jacquemart

Jacquemart

Dès 2016, face aux nouvelles fissures qui sont apparues, et pour des raisons de sécurité, le Jacquemart doit cesser de frapper sa cloche.

Celle-ci, présente depuis près de cinq siècles au sommet de la tour, est d’ailleurs trop abîmée par les nombreux coups de marteau qu’elle a reçus, et doit subir une rotation d’un quart de tour.

Les travaux débutent à l’été 2019

Conclusion

La Tour Jacquemart, avec son histoire riche et son architecture éclectique, est bien plus qu’un simple monument à Romans-sur-Isère : c’est un symbole de l’héritage historique et culturel de la région. À travers les siècles, elle a su s’adapter tout en conservant son caractère distinctif, attirant l’attention des passionnés d’histoire et d’architecture.

Ce monument est un incontournable pour quiconque souhaite découvrir la beauté des édifices historiques français. En visitant la Tour Jacquemart, on ne fait pas que contempler une structure spectaculaire ; on plonge plutôt dans l’histoire complexe d’une ville qui a su préserver son identité à travers les temps.

Sources vérifiées

  1. Site officiel de Romans-sur-Isère
  2. Dossier Patrimoine Drôme
  3. Guide de Voyage en Drôme
  4. L’Inventaire général du patrimoine culturel
  5. Office de Tourisme de la Drôme

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